La Guerre des Clans 12

La lune brille faiblement sur le ciel, promettant l'arrivée de l'aube imminente et le départ de cette nuit douce de la saison des feuilles nouvelles. Cela faisait en effet bien longtemps que la température n'avait pas été aussi agréable, douce pour les créatures qui peuplaient les bois. Cette nuit là, au contraire de toutes celles qui ont précédées, promettait des jours nouveaux. On pouvait sentir un air nouveau, empreint d'une odeur sauvage d'herbe humide, de joie et d'une tristesse peu commune. Une odeur qui pouvait faire frisonner ainsi que sourire, une odeur ni agréable, ni mauvaise. Une odeur de nouveauté et d'évènements peu communs.

Des bruissements se firent entendre dans les sous bois, des minuscules bruits de pas. Ils avançaient en essayant de se faire les plus discrets possibles mais la lourdeur de leurs pattes et leur ventre affamée les trahissaient et, de temps à autres, des légers miaulements plaintifs échappaient de la gueule des plus petits. Mais c'était une évidence : ils étaient tous bientôt arrivés.

Un grand bruit résonnait, un bruit que le groupe d'individus n'avait jamais entendu de toute leur vie passée dans la forêt de CerfBlanc, habitat que tous avaient dû fuir à la suite d'une histoire bien triste que nous vous conterons en temps et lieux. Etait ce du tonnerre ? Un signe du Clan des Etoiles qui prévenaient qu'ils n'avaient pas suivis le bon chemin, que bientôt ils devront recommencer leur quête de nouveau ? A cette pensée, un des meneurs soupira de rage. Quand allait-il enfin pouvoir recommencer leurs vies ? Quand les petits pourront retrouver une poupounière décente ? Et les anciens, quand pourront-ils reposer leurs corps fatigués qui crient leurs souffrances au moindre pas ? Même les plus solides des guerriers montraient des signes de faiblesse. Dans quelques temps, les guerisseurs leurs demanderont sans doute de trouver un endroit sec afin de se reposer. Les muscles et les coussinets déjà à vifs devaient encore leur servir pour le lendemain et les jours qui allaient suivre. De plus, le moral était au plus bas parmi tous les félins et les chatons qui se faisaient porter par les plus vieux affichaient eux aussi et même si c'était des plus étonnants une mine maussade, si lasse qu'une bouffée de rage remonta dans sa poitrine. Tout étaient de leurs fautes. Ces maudits bipèdes.

Enfin, une lueur perça entre les arbres pour gêner la vue des matous. Sur quoi pouvaient bien déboucher ce bois, bien trop petit et assez grand pour ne contenir qu'une vingtaine de matous et non une soixantaine ? Il était inutile de leur poser plusieurs fois la question : dans l'état où il se trouvait, ils ne pouvaient reculer. Après un bref regard de la part des chefs, ils avancèrent en premier, accompagnés de leurs lieutenants. Ce fut le chef du Clan de la Rivière qui écarta en premier les fougères et qui, avec un regard émerveillée découvrit l'étendue de plaine, puis d'une matière plus étrange à la couleur de la terre dans la nuit, qui recouvrait l'immense étendue de terre qui s'étalait devant eux. "Je n'y crois pas...". Tous les chats qui se languissaient depuis plusieurs secondes insoutenable s'avancèrent d'un même pas pour eux aussi découvrir l'objet de leurs derniers rêves. Plus loin, de l'eau s'étendait à perte de vue, dégageant une forte odeur salée qui leur brulèrent les narines. Son bord semblait danser, reculant et avançant, reculant et avançant, répétant son petit manège inlassablement, comme s'il était le plus amusant du monde. Des murmures excités parcourèrent l'assemblée. Tous avait reconnu le message du clan des Etoiles :"... et dans un bruit semblable à celui du tonnerre, enfin chats de la forêt vous pourrez à jamais vous reposez." Et tous, dans des miaulements puissant de joie et de soulagement, se lancèrent à toutes pattes au bord de l'eau pour innspirer à pleins poumons l'odeur si étrange mais si délicieuse qu'ils venaient de découvrir. Ils étaient désormais chez eux.

Mais, à cet instant, tous les félins si heureux avaient totalement oublié la dernière partie, une partie si ridicule de la prophétie qu'à cet instant ils choisirent tous de l'ignorer. "Mais prenez garde car lorsque vous serez enfin arrivez, le danger continuera de roder...".

Et effectivement trois Tribus prêtes à en découdre avec ces félins faméliques et même netre elles rentraient et sortaient leurs griffes, cachés, l'une derrière des collines de sables, l'autre derrière les nombreuses cachettes qu'offraient les bois et l'autre, derrière une grande casacde vombrissante, dans les montagnes . L'histoire ne fait que commencer.

"Seul le courage pourra les sauver."